Du contrat social au contrat naturel
1. La lutte contre la peur de la nature
Il y a plus de 3 millions d’années, le premier groupement d’hominidés dans la vallée du Rift à l’Est de l’Afrique a inventé l’outil et a signé tacitement un contrat social pour lutter contre la nature, bien que celle-ci lui ait offert le gite et le couvert. Il suffit, pour nous humains d’aujourd’hui, d’imaginer un seul instant comment était cette époque et comment était la lutte acharnée de ce premier groupement d’hominidés pour survivre dans une nature qui lui est par définition hostile et où le sentiment de peur et de sauvagerie ambiante s’entremêlent.
Ce pacte historique contre la « mère nature », du silex jusqu’au nucléaire d’aujourd’hui, a engendré un sentiment ancestral de peur et de lutte contre la nature.
Plus tard que ces hominidés, l’homme a donc inventé successivement des outils efficaces pour s’acharner contre la cause qui lui a donné naissance.
Ainsi, plus près de nous, au 17ème siècle, le philosophe Français René Descartes disait à propos de la définition sémiotique de ces outils : « qu’avec la science et la technique, nous serions maîtres et possesseurs de la Nature ».
2. La conscience de la finitude du Monde
Mais dans les années mille neuf cent soixante-dix, les disciples écologistes de René Dumont lui répliquèrent : « qu’avec la science et la technique, nous serions maîtres et protecteurs de la Nature ».
Il s’agit donc pour les deux versions de sciences et de techniques pour luter ou pour protéger la nature.
Ainsi, la décomposition de la nature, commençait à l’aube de la pensée humaine par les outils scientifiques et techniques pour les besoins de la connaissance, est devenue en revanche irréversible.
En cherchant à comprendre la nature, l’homme l’a donc décomposée en briques de connaissances jusqu’à l’infiniment petit, à 64 chiffres après la virgule aujourd’hui pour comprendre l’atome et le quark, et il l’a développée jusqu’à l’infiniment grand avec 10 puissance 27 pour comprendre l’univers et le big bang.
Mais, la problématique du fond, c’est quand l’homme veut recomposer ce qu’il a décomposé de la nature qu’il n’y arrive pas, ce qui a pour conséquence qu’il s’est trouvé avec des résidus et des déchets nucléaires radioactifs dont il ne sait quoi en faire.
En définitive, l’homme s’est trouvé depuis toujours en opposition à la nature dans tout ce qu’il entreprend et ce depuis ce fameux contrat social tacite.
Cependant, en 1961 l’homme regarda la planète depuis la lune et il s’est rendu compte de la finitude et de la fragilité du monde qui l’environne et où il vit.
Ainsi, toutes les certitudes d’antan, basées sur la conquête horizontale des territoires du globe et de leurs richesses depuis l’aube de l’humanité à nos jours fondées sur la croissance infinie des matières premières fossiles, cèdent la place au monde fini, limité et disparate hérité aux générations à naitre.
Et depuis ce temps-là, la signature du contrat naturel entre l’homme et la nature ne cesse de se profiler à l’horizon, malgré plusieurs échecs comme à Copenhague ou plus près de nous avec l’application du traité de Paris sur le climat de la COP21 de 2005.
En fin de compte, l’homme s’est trouvé malgré lui, conscient d’être embarqué dans un vaisseau spatial terre de plus de 10 milliards d’habitants entre 2050 et 2100 et dont l’Afrique représentera la première puissance démographique…
Et où nous serons 100% d’urbains à y vivre d’ici là…
3. L’infiniment petit et l’infiniment grand
PI, 3.14 on arrive aujourd’hui à 5000 milliards de décimales pour PI, calculé par des supercalculateurs.
L’ordinateur le plus puissant du monde est celui d’IBM, il arrive à 200 pétaflops, il effectue 1 milliard de milliards d’opération par seconde et il contient des millions de processeurs fonctionnant en calculs parallèles.
La taille du quark est de 10 puissance moins dix-huit mètres.
La taille de l’univers visible est de 10 puissances vingt-sept mètres.
La durée de vie d’un positon est de 10 puissance moins vingt-trois seconde.
Rachid HAOUCH, Architecte, urbaniste et paysagiste dplg
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