Éducation et formation des métiers de l’aménagement paysager
Le Maroc au cœur des engagements de développement des métiers du paysage

Le métier d’Architecte-paysagiste autrefois valorisé par le Maroc; pour la création de ses villes, notamment Rabat dont la planification urbaine a été fondée à partir du concept de « système de parcs » introduit au Maroc en 1912 par un paysagiste; a perdu de son importance au fil des années.
Cela se traduit par le manque d’espaces verts en ville, ou l’entretien de ceux existants, mais aussi par le manque de cursus universitaire de formation au métier d’Architecte-paysagiste et ce au niveau national.
Consciente de l’importance de former des compétences locales, capable de concevoir et d’aménager aussi bien des espaces de vie, que des villes vertes, où la nature sera le point névralgique des aménagements urbains, où l’architecte paysagiste va réaliser des plans où le vide sera étudié pour valoriser le plein, le construit, l’AAPM soulève depuis quelques années la question de la formation en études supérieures et interpelle, instances locales, directeurs d’écoles, d’universités, et même l’IFLA organisme international, pour mettre ce point au cœur de leurs réflexions.
L’AAPM a formalisé cela autour d’un symposium en Juillet 2017, avec comme thématique APPRENDRE LE PAYSAGE — PAYSAGES D’APPRENTISSAGE « Vers un monde durable à travers des connaissances nouvelles et ancestrales ».
L’IFLA, organisme international auquel AAPM est rattaché, accompagne depuis certains pays dans la création et le suivi de formation adapté au métier, pour l’approuver. On tend ainsi vers une accréditation par IFLA des programmes universitaires du monde entier. Tel est le cas en Afrique du Sud, où une formation africaine aux normes internationales a été mise en place pour faire reconnaître la profession d’Architecture de Paysage.
L’IFLA est, rappelons-le, une organisation démocratique non politique, non gouvernementale et sans but lucratif dont les objectifs sont de développer et promouvoir la profession et la discipline de l’architecture de paysage, avec ses arts et ses sciences connexes, à travers le monde; pour ancrer la profession dans son rôle continu d’instrument de réalisation esthétique du changement social pour le bien public; de contribuer à l’identification et la préservation de l’équilibre complexe de ces systèmes écologiques dont dépend l’avenir de la civilisation; d’établir des normes élevées de pratiques professionnelles dans la conception et l’aménagement du paysage, la gestion, la conservation et le développement; de promouvoir l’échange international éducatif et professionnel des connaissances, des compétences et des expériences.
Cette dernière d’ailleurs a depuis commencé à œuvrer dans ce sens dans tous les pays où elle est présente et où la formation d’Architecte-paysagiste est à déplorer.
L’école d’architecture de Casablanca a emprunté le pas, guidée par l’AAPM pour créer le premier programme en 5 années. L’idée est de multiplier cette expérience au sein des établissements déjà existants pour venir compléter la famille des corps de métiers « du vert » et de l’aménagement du territoire d’une manière plus large.
En effet, le métier d’Architecte-paysagiste est peu connu du grand public et quelques peu par les professionnels du métier, qui le sollicitent si peu.
Entre architecte et jardinier, le marocain imagine mal ce qu’est le métier de paysagiste et le relègue plus à de la réalisation qu’à une conception : le maitre d’ouvrage, public ou privé, décide de composer avec jardinier et pépinière pour verdir son espace. Mais justement il s’agit de « verdissement » et non d’aménagement.
Un paysagiste a une vision plus complète, plus technique de par sa formation qui est composée et nourrie de différentes approches : histoire de l’art des jardins, architecture, botanique, technique de réalisation, se côtoient pour former un paysagiste complet, capable de gérer tous les aspects d’un projet ; un projet avec une vision esthétique et écologique, une conception qui raconte non seulement une histoire mais qui répond pertinemment à un usage et des besoins.
C’est cette formation pluridisciplinaire qui manque cruellement au Maroc. En effet, le Maroc gagnerait à former, en plus des ingénieurs-paysagistes, des ingénieurs-agronomes,… des Architecte-paysagistes.
Pour cela, et en parallèle il faudrait que le métier soit connu auprès de futurs étudiants, de leurs parents qui vont approuver ce choix de voie professionnelle et surtout qu’il soit reconnu par les décideurs locaux et la loi marocaine, qui note un vide juridique de ce côté, mais ceci est un autre débat, qui posera notamment la question suivante : quelle est la meilleure domiciliation d’une formation en architecture de paysage, et par extension de la profession (ministère de tutelle).
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