La ville comme système écologique de l’Homme
La ville d’aujourd’hui est, ainsi dire, devenue le seul système écologique de l’homme et par conséquent son salut, d’où l’urgence de la rédaction de la charte mondiale du paysage et du développement durable à l’échelle de la planète et à l’échelle des nations, lancée par L’UNESCO.
Cette charte concerne la mise en oeuvre du paysage dont les objectifs sont la planification, la promotion, la protection, la gestion et l’aménagement des paysages urbains et ruraux, ainsi que l’organisation, la coopération interministérielle et interrégionale dans ce domaine.
Elle doit être opposable aux tiers aux collectivités locales, régions et communes, et traduite dans les documents d’urbanisme et de planification en adéquation avec la loi 12/99 sur l’environnement et le développement durable et celle de l’efficacité énergétique dans le bâtiment.
Aujourd’hui, la finitude du monde oblige la ville à être un Jardin planétaire.
Cependant, les méfaits négatifs de la ville détruisent continuellement les écosystèmes et surexploitent les ressources planétaires issues des fossiles primaires.
Ainsi, le déséquilibre de la ville est avant tout d’ordre économique basé sur le capitalisme sauvage et son corollaire l’appât du gain facile dans un cadre de vie dominé de plus en plus par les impératifs financiers à court terme.
Il faut donc impérativement intégrer dans l’économie d’aujourd’hui le capital naturel, l’air sain, l’eau pure, la mer propre…
Ainsi, la qualité urbaine et environnementale de notre cadre de vie ne peut se concevoir que dans la durée, car le paysage est une équation différentielle du temps…
De même, le propre de l’architecture et du paysage est de concevoir le cadre de vie de façon optimale tant du point de vue de l’esthétique, du fonctionnel, de l’environnemental, de l’économique, du technique, que du social.
La ville paysagère cherchera donc à mieux connaître l’ensemble des relations qui existent entre les hommes, les plantes, la faune, la lumière, l’air, l’eau, le vent, la température, etc. pour l’injecter dans le concept de l’architecture environnementale…
Ces relations d’interdépendance ont un rôle essentiel dans la santé et l’équilibre dynamique de tous les êtres vivants de la parcelle à la planète.
Cette interdépendance entre la ville durable, l’architecture environnementale et le paysage se traduira sous forme de documents stratégiques illustrant le territoire en mouvement en tant qu’oeuvre inachevée et qui se constitue en fonction du temps.
Elle devient alors l’outil de l’analyse inventive de tout projet de paysage, traitant de ses caractéristiques actuelles, de ses mutations et de ses perspectives d’avenir…
Rachid Haouch, architecte, urbaniste et paysagiste dplg.
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