Mounia Bennani : « Le rôle fondateur du paysage dans la création des villes coloniales marocaines : Rabat et Marrakech, deux exemples de villes-jardins »

En avril 2010, lors de la célébration du 40e anniversaire de la Journée de la terre, le titre de « Ville verte » fut attribué à Rabat, capitale du Maroc. Ce statut de ville verdoyante remonte à la création de la ville moderne coloniale dans les années 1920, une « ville-paysage » qui trouve ses fondements dans son patrimoine naturel et historique. Rabat et Marrakech furent aménagées comme des villes-jardins modèles à l’époque du protectorat français, mais suivant des principes différents. À Rabat, le système d’espaces libres fut conçu de toutes pièces par Jean Claude Nicolas Forestier en 1913 à partir d’un « plan spécial des espaces libres » ; alors qu’à Marrakech, le réseau de parcs et de jardins préexistait, l’essentiel de l’action urbanistique du protectorat fut de préserver le patrimoine paysager existant et de l’intégrer à la planification des nouveaux quartiers européens. Près d’un siècle plus tard, le patrimoine paysager de Rabat est au cœur des préoccupations : les jardins publics créés dans les années 1920, qui sont aujourd’hui les poumons verts de la ville, ont été classés sur la liste du patrimoine national, l’histoire du « système de parc » expérimenté à Rabat est enseignée dans les écoles d’architecture et le plan d’aménagement de Rabat prévoit d’augmenter le ratio actuel de 20 m² d’espace vert par habitant à 30 m².
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